Ajouté le 12 oct. 2017
Des artistes marocains se distinguent par des fresques murales dans le Sud-Est de la France
Un festival organisé par Cultures Nomades Production
Des artistes marocains animent les rues de la ville d’Arles (dans les Bouches du Rhône au Sud Est de la France, à 90 km de Marseille). Il s’agit de Shams Sahbani et Abdelaziz Abdouss qui ont contribué avec 3 fresques murales à l’entrée de cette ville culturelle qui s’est enrichie avec l’installation d’un centre d’Art contemporain, créé par Maya Hauffmann, un grand mécène franco-suisse.
La participation des artistes marocains intervient dans le cadre du Festival In Situ, dont l’exposition se poursuit de juin à septembre prochain avec une résidence d’artistes, des ateliers de créations plastiques, des spectacles de rues, du street art....
Le festival est organisé par l’association Cultures Nomades Production, dont le directeur artistique est le franco-marocain Abdellah Oustad. «Le concept repose sur un appel à projets diffusé un peu partout dans le monde. Chaque année, nous recevons une soixantaine de dossiers de candidature d’arts plastiques et de street art ou encore spectacles de rue du monde entier», explique le directeur artistique d’origine marocaine. «Nous avons fait évoluer le concept d’année en année.
L’idée est de favoriser l’échange, le pluralisme et la diversité voire la légèreté dans un monde qui se crispe et se complexifie. Nous sommes à la recherche d’artistes et de projets atypiques avec des idées originales qui permettent de résister à l’insupportable pesanteur d’un monde où émane de toutes parts un besoin de légèreté», résume le concepteur de l’événement, Abdel Oustad. Mêlant street art et land art (voir encadré), l’événement donne à voir un parcours ludique et une animation à destination des habitants, tous âges confondus, sur fond d’échanges, débats et dialogues avec les artistes au sujet de la notion d’urbanité, la création et l’art via des projets grandeur nature. «Finalement, l’enjeu est que les citoyens démystifient le
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Shams Sahbani en train de signer sa fresque lors du festival arlésien, In Situ, organisé par Cultures Nomades Production (Ph. S.S.)
travail artistique tout en se réappropriant l’espace voire vivent leur ville avec l’adhésion et la mise en valeur du patrimoine urbain arlésien», tient à expliquer Oustad.
En résumé, «nous apportons une idée nouvelle et poétique de réappropriation de l’espace public», poursuit la direction artistique du festival. Pour traduire cette idée de légèreté, cette édition n’a pas fixé de thématique précise pour qu’il n’y ait pas de restrictions dans la création. Les stands, lieux et ateliers ont été définis en partenariat avec la Ville d’Arles. Outre le conseil de la Ville, les partenaires de l’événement sont notamment le Conseil départemental (13), la Région PACA, le ministère français de la Culture, le Musée départemental d’Arles antique... Le comité d’organisation salue la participation marocaine qui est assez remarquable. «Les oeuvres des artistes marocains sont de grande qualité cette année.
Pour la 2e année consécutive, la participation marocaine nous surprend non seulement par les fresques murales, mais aussi par la qualité d’échanges entre artistes», témoignent les organisateurs. Outre la contribution de Marocains, le festival accueille Michel Trpak, un artiste Tchèque qui propose deux installations «Slight uncertainty», qui met en scène des sculptures d’hommes et de femmes suspendues à des parapluies dans le ciel et «The Thinkers», des sculptures en fibre de verre. Francis Guerrier (de France) installe une plume d’ange de 5 mètres, réactive au vent et montée sur ressort.
Pour sa part, l’artiste Patricia Cunya (Portugal) a colorié la ville de petits moulins à vent, suspendus dans une rue. Mike Schertezer (Canada) propose quant à lui de rédiger à la craie sur le sol l’un des 108 essais de Michel Montaigne «Philosopher, c’est apprendre à mourir». Le festival In Situ touche plus de 110.000 visiteurs à travers les différentes installations, les expositions, les ateliers... Le budget de l’événement tourne autour de 87.000 euros financés par la Ville, la Région PACA, le ministère de la Culture ainsi que des entreprises privées (sponsors).
Land Art
Le Land Art est un mouvement culturel et artistique qui est apparu aux Etats-Unis à la fin des années 60. Une tendance de l’art contemporain caractérisée par des créations artistiques monumentales, dans des sites naturels. Ce type d’art grandeur nature est un moyen original qui est venu valoriser les ressources naturelles et culturelles du territoire.
Les artistes utilisent le cadre naturel et les matériaux qui les entourent (bois, pierres, sable, rocher, eau...) pour réaliser leurs oeuvres plastiques.
http://www.leconomiste.com/article/1016461-situ-du-street-art-made-maroc-arles